"I would prefer not to"... phrase a été reprise par le mouvement occupy Wall Street. Cette phrase fut d'abord mise dans la bouche du personnage de Bartleby de la nouvelle "Bartleby, the scrivener" par l'auteur américain Herman Melville (auteur du fameux roman Moby-Dick), au milieu des années 1800. La phrase inspire aujourd'hui à la résistance passive face à des forces souvent trop grandes pour être combattues directement.
Un débat imposé
J'ai le goût d'appliquer ce principe à des faits de l'actualité. Prenons le débat sur la charte de la laïcité au Québec. Je me suis rendu compte, en prenant un peu de recul, que le gouvernement en place, à travers les médias, m'a imposé un débat. Leur stratégie est à peine dissimulée. On crée un débat sur un enjeu qui vient chercher le québécois là où il est sensible : son identité. Le parti au pouvoir fait sienne la position la plus populaire et on a une très belle stratégie pour obtenir une victoire électorale. Ce n'est absolument pas nouveau comme stratégie. Est-ce que c'est juste moi où c'est juste tellement plus clair cette fois-ci ? Difficile à dire mais ça apparaissait également assez clairement pendant le débat sur les frais de scolarité. Toujours est-il que je disais qu'on m'a imposé un débat.
Un enjeu électoral
Le gouvernement, "démocratiquement élu" par le peuple serait donc mandaté, de par dans son programme électoral, de proposer une charte des valeurs de la laïcité, etc. Je n'ai pas vérifié si c'était clairement indiqué dans leur programme électoral. Assurez-vous au passage de déranger le plus de minorités possibles avec la dite charte et de réconforter les tendances racistes ou idéalistes d'une majorité silencieuse et vous avez tout ce qu'il faut pour polariser le débat, que les médias s'en mêlent jusqu'au cou, tellement c'est croustillant comme échange. Et puis après, quand on va tous être bien réchauffés, on va nous dire que c'est un enjeu électoral et on va me demander mon vote pour que je prenne parti (oui étant le parti au pouvoir, non étant tous les autres partis).
En être conscient, je m'élève au dessus du débat...
C'est bizarre, pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'on essaie de me manipuler en me demandant mon vote? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'on essaie de m'inclure dans un système dont je n'aime pas du tout le fonctionnement? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que les vrais enjeux ne sont jamais discutés? Non, je ne peux pas combattre directement cette puissante machine qu'est le gouvernement, c'est vrai. Mais je peux résister passivement. Quand on me fait le coup, comme on le ferait à un enfant de deux ans qui répondrait toujours non à tout, et qu'on m'offre le choix entre des toasts et des céréales pour me forcer à répondre quelque chose, alors je m'élève au dessus de la question, comme un être conscient, et je répond "I would prefer not to".
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